Visée générale : Mesurer et comprendre la place, la fonction et l’importance du mythe dans les cultures des sociétés humaines.
Points d’attention :
- L’enseignant apportera aux élèves les informations nécessaires à la compréhension de cette façon de penser le monde indépendamment de la dimension scientifique. Il pourra s’appuyer sur les définitions du mythe et du symbole approchées par, notamment, des scientifiques comme : Mircea Eliade, Claude Lévi-Strauss, René Girard, Georges Dumézil, Paul Ricœur qui écrivait dans la Symbolique du mal, page 25 : « Je tiendrai le mythe pour une espèce de symbole, comme un symbole développé en forme de récit, et articulé dans un temps et un espace non coordonnables à ceux de l’histoire et de la géographie selon la méthode critique. » [Philosophie de la volonté, II, Finitude et culpabilité, Points Essais, 2009, ISBN : 978-2757813294]
- Définir la notion de mythe et ses fonctions (naissance et construction) à partir de la recherche actuelle [Des mythes aux mythologies, Christophe Carlier et Nathalie Griton-Rotterdam, Ed. Ellipses, 2008, ISBN : 978-2729838799 ; Les grands mythes de l’humanité, hors-série n°21, Le Monde des Religions ; Les grands mythes, Les grands dossiers des Sciences Humaines n°37, 2015].
- Développer la capacité des élèves à distinguer une lecture fondamentaliste d’une lecture symbolique. Cela, à partir de récits de différentes cultures, afin d’ouvrir la réflexion le plus largement possible.
Compétences à privilégier :
- Différencier la lecture symbolique de la lecture fondamentaliste
- Chercher à comprendre les intentions des auteurs des textes fondateurs des grandes religions
- Organiser sa pensée en menant une démarche réflexive
Exemples de pratiques en classe :
1/ Établir une possible distinction entre ces trois termes : “mythe”, “légende” et “conte”. Les élèves, à partir de leurs connaissances, imaginent les grandes lignes d’un mythe, d’un conte et d’une légende. On mesure les différences et les perméabilités entre ces trois notions proches mais pas miscibles. Le mythe est une histoire sacrée (Adam et Ève). Le conte est de l’ordre du féerique et du merveilleux (Aladdin et Jasmine). La légende embellit la vie des hommes devenus des héros (Arthur et Guenièvre).
2/ Après avoir préalablement défini la notion de mythe, se confronter à différents récits mythiques (cosmogonies, arche de Noé,
tour de Babel, sacrifice d’Isaac, vie du Bouddha, Atlantide, voyages d’Ulysse, etc.). S’intéresser à leur construction et en dégager les principaux messages.
3/ Réécrire, par équipe et selon des formes diverses (texte, bande dessinée, sketch), les trois premiers chapitres de la Genèse en y incluant trois éléments incontournables : la jeunesse éternelle (la recherche de la perfection à tout prix), une santé à toute épreuve (la recherche de l’homme augmenté) et un bonheur sans fin (la recherche de l’eldorado). Partager les différentes productions. Quels en sont les principaux enseignements ?