Visée générale : Repérer dans l’existence de chacun ce qui est de l’ordre du sacré.
Points d’attention :
- De nombreux documents, écrits ou visuels, rendent possible la première séquence proposée. On pourra conseiller l’émission Philosophie sur Arte : Le sacré est-il un archaïsme ? – Régis Debray est l’invité de Raphaël Enthoven : [http://bit.ly/2b6gxlv].
- L’enseignant veillera à ce que la loi de février 2004 soit respectée et apportera aux élèves de quoi apprécier les nuances entre la liberté d’expression et le respect de la laïcité.
- Donner aux élèves de saisir les déplacements de la notion du sacré à travers différentes époques et générations et, donc, leur permettre de comprendre que le sacré peut se lire de deux façons : synchronique (systèmes cohérents de pensée, de gestes et d’affects) et diachronique (des systèmes qui évoluent). [Ouvrages de référence : Dieu un itinéraire (Regis Debray, Odile Jacob, 2001, ISBN : 978-2738110343) ; Le Feu sacré (Régis Debray, Fayard, 2005, ISBN : 978-2070307814) ; Jeunesse du sacré (Régis Debray, Gallimard, 2012, ISBN : 978-2070124374)].
Compétences à privilégier :
- Percevoir le déplacement du sacré dans l’espace et le temps
- Partager ce qui est sacré dans sa propre vie et dire pourquoi
- Présenter un rite sacré dans son contexte géographique, historique, culturel et religieux
Exemples de pratiques en classe !
1/ Définir la notion de sacré en interrogeant différents penseurs de plusieurs disciplines (philosophie, anthropologie, sociologie,
histoire, théologie…). Le résultat de l’enquête visera à résumer en 12 points et de façon schématique les découvertes des élèves : Le religieux est toujours sacré mais le sacré n’est pas toujours religieux ; le mot “sacré” est présent dans la Torah, dans le Nouveau Testament, dans la Coran mais pas le mot “religion” ; il y a du sacré avant qu’il y ait de la sainteté ; le saint est un homme, le sacré est une chose ; la sacralité se voit toujours de l’extérieur (une marche, une grille, des rituels d’entrée, etc.) ; le sacré est universel, le religieux est local ; le sacré est un lieu inviolable ; il n’y a pas de sacré de plain-pied, un dénivelé est nécessaire ; le sacré interdit le sacrilège et autorise le sacrifice ; il y a toujours du sacré mais pas de sacré pour toujours ; le sacré fait d’un tas un tout… (expressions tirées d’un entretien entre Raphaël Enthoven et Régis Debray – Références ci-dessus)
2/ La réflexion des élèves sur la place du sacré dans leur vie donne naissance à des aphorismes qui, en utilisant différentes
techniques (la sérigraphie par exemple) sont reproduits sur des tee-shirts. Chacun pouvant arborer publiquement ses convictions sans pour autant faire de prosélytisme « Tout homme est une histoire sacrée. » (Patrice de La Tour du Pin) ; « Il y a du sacré en chaque homme. » (Max Gallo) ; « Le sacré, c’est là où la main de l’homme n’a jamais mis le pied. » (bon sens populaire) ; « Les spéculations purement intellectuelles dépouillent l’univers de son manteau sacré. » (Jean Giono) ; « Il y a dans le Verbe quelque chose de sacré qui nous défend d’en faire un jeu de hasard. » (Charles Baudelaire) ; « La liberté d’aimer n’est pas moins sacrée que la liberté de penser. » (Victor Hugo) ; « Le sacré est ce qui donne la vie et ce qui la ravit. » (Roger Caillois) ; etc.
3/ Autour d’une collection d’une vingtaine d’images judicieusement choisies, repérer, d’une part, les différentes représentations du sacré, selon les expériences et les cultures de chacun (fêtes religieuses, lieux de culte, monuments, traditions familiales, œuvres d’art, etc.) et, d’autre part, les fonctions du sacré dans les différentes étapes de la vie (naissance, union, mort).