Un vitrail de la cathédrale à décrypter

Lorsqu’ils (les mages) furent partis, un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph et dit : « Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, fuis en Egypte et restes-y jusqu’à ce que je te parle, car Hérode va rechercher le petit enfant pour le faire mourir. »
Joseph se leva, prit de nuit le petit enfant et sa mère et se retira en Égypte. Il y resta jusqu’à la mort d’Hérode, afin que s’accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : J’ai appelé mon fils à sortir d’Egypte.
Quand Hérode vit que les mages l’avaient trompé, il se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans tout son territoire, selon la date qu’il s’était fait préciser par les mages.
(Matthieu 2, 13-23
Cathédrale de Strasbourg : Le premier vitrail de la nef latérale sud (la vie de Marie et l’enfance de Jésus).
Photo : Bernard Eckert (avec son autorisation)
On saura observer :
La mère et le fils
– L’échange de regard plein de tendresse entre Jésus et sa mère.
– Pas besoin de parler pour se comprendre… les bouches sont closes.
– De façon maternelle, Marie entoure, de son (trop) long bras, le cou de Jésus.
– De façon distanciée, Jésus touche sa mère.
– De sa main droite, dans une geste presque liturgique, Jésus consacre Marie.
– L’artiste semble rappeler que ce fils est aussi le Sauveur du monde
– Le mystère de l’Incarnation ne doit pas nous faire oublier le mystère de la Résurrection (Noli me tangere : Jean 20, 11-18).
– D’ailleurs, les traits et la corpulence de ce bébé nous invitent à l’imaginer adulte.
L’âne
– L’âne est en marche, le seul à ne pas être statique.
– Il regarde devant, les oreilles dressée, il sait où il va.
– Le chemin sera long, mais ses sabots cloutés lui permettront d’assurer sa mission.
Le père
– Joseph est sur le départ, il donne ses dernières consignes (bouches ouvertes).
– Son dernier coup d’œil permet de vérifier, une fois encore, que tout va bien.
– Il est là pour protéger, rassurer, réconforter, apaiser, tranquilliser…
– Son attitude, son regard, indique la bienveillance.
– Mais en lui un lion sommeille (morceau disparate rajouté lors de l’une des nombreuses restaurations, plus ou moins heureuses, réalisées au cours du temps) prêt à défendre ce qu’il a de plus cher : le verbe fait chair.
– L’artiste ne lui a pas fait d’auréole, comme à Jésus et Marie ; mais l’église qui encadre la scène, lui en dessine une.
Le décor
– Quant à la souche de Jessé, le bourgeon se fait désormais ramure (Isaïe 11 1-5).
À chacun de poursuivre la lecture…