Le nouveau dessin animé de Joann Sfar convainc la critique
Ce n’est pas si fréquent qu’un film d’animation aborde la mort. Sur les écrans le 21 octobre, « Petit Vampire », de Joann Sfar, s’y risque avec humour et tendresse. C’est l’histoire d’une amitié improbable entre un garçon et un petit mort-vivant qui s’ennuie. Le nouveau film d’animation de Joann Sfar évoque ainsi, à travers ce Petit Vampire un sujet délicat : la mort et le deuil, qui n’épargnent pas toujours les enfants.
L’histoire : Voilà déjà trois cents ans que Petit Vampire habite dans l’immense manoir de son beau-père. Trois cents ans qu’il ne doit pas sortir, pour se protéger du terrifiant Gibbous, un vieil ennemi à ses trousses. Une nuit, pourtant, il s’échappe avec Fantomate, un bouledogue à l’accent marseillais. Leur balade les conduit dans une salle de classe vide…
Créé par l’auteur Joann Sfar en 1999, cet adorable petit héros de bande dessinée est ensuite passé par la case série télé. Il arrive aujourd’hui au cinéma dans un génialissime film d’animation. Un film peuplé de squelettes farceurs, de monstres et de fantômes de toutes les formes et de toutes les couleurs. L’humour noir ressemble à celui de La Famille Addams et les scènes d’action sont bourrées de fantaisie. Quant aux dessins, leur splendeur et leur poésie émerveillent. Cette histoire dit aussi que, pour grandir, tout enfant a besoin de rencontrer des amis, de voyager… et de s’éloigner par moments de ses parents.
Ce n’est pas si fréquent qu’un film d’animation aborde la mort. Sur les écrans le 21 octobre, « Petit Vampire », de Joann Sfar, s’y risque avec humour et tendresse. C’est l’histoire d’une amitié improbable entre un garçon et un petit mort-vivant qui s’ennuie. Le nouveau film d’animation de Joann Sfar évoque ainsi, à travers ce Petit Vampire un sujet délicat : la mort et le deuil, qui n’épargnent pas toujours les enfants.
Après Le Chat du Rabbin, Joann Sfar revient dans les salles obscures avec une nouvelle adaptation d’une de ses bandes dessinées : Petit Vampire. Et ce dessin animé semble avoir emballé les critiques. Revue de presse.
Pour les vacances de La Toussaint, Joann Sfar offre aux familles une bonne raison de se rendre dans les salles obscures : une adaptation animée de sa bande-dessinée Petit Vampire. Et les critiques françaises sont particulièrement enjouées pour ce retour à l’animation pour Sfar après Le Chat du Rabbin. Le long-métrage, d’une durée d’1h20 propose de découvrir aux enfants et à leurs parents de découvrir « le plus mignon des vampires jamais vu » nous dit Première qui a apprécié des retrouvailles « réjouissantes » avec la galerie de monstres de Joann Sfar qui, ici, « mélange les monstres et les légendes pour les remodeler, les dévorer et les recréer » dans un « vrai film d’animation bourré d’idées ». La critique du Figaro est tout aussi élogieuse et évoque un « film d’animation très soigné » qui a « beaucoup de charme et plaira à coup sûr à toute la famille grâce à ses nombreuses références à la pop culture ».
Dans les colonnes du Monde, on apprend que Petit Vampire offre aux spectateurs « un récit plein de grâce, de gaieté et d’humour, réalisé selon une esthétique de l’animation à l’ancienne ». Le Parisien a également apprécié la capacité de Petit Vampire à évoquer des thématiques importantes : il saura se faire apprécier des enfants mais permettra aussi aux parents de « mieux aborder avec eux certains thèmes développés dans le récit, en particulier celui du deuil ». Car, comme le souligne Ecran Large, au-delà d’être une « expérience visuelle assez unique », le dessin animé de Joann Sfar propose aussi une « réflexion à hauteur d’enfant sur la mort ».
Synopsis – Ce n’est pas simple d’être un vampire. On est tout seul. On n’a pas de copains. Et on finit tout triste. Alors quand un jeune vampire rencontre un enfant sans dents pointues, Michel, il se dit qu’il a enfin une chance de partager ses journées avec quelqu’un. Et Michel est un peu comme lui. Il n’a plus de parents.
Critique dans « Première » par Sylvestre Picard
Retour aux fondamentaux pour Joann Sfar avec un film qui anime son bestiaire avec humour et poésie.
Joann Sfar avait affirmé son statut d’auteur au cinéma avec un biopic pas comme les autres sur Serge Gainsbourg et son polar shooté comme un giallo, La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil (2015). Succès et César pour le premier, flop sévère pour le deuxième. Est-ce que redonner vie sur grand écran à sa BD Petit vampire serait une tentative de se refaire ? De jouer la sécurité ? Pas vraiment, puisque comme nous l’explique l’intéressé page 68, c’est un projet de très longue date (la BD d’origine a commencé en 1999) qui a été réactivé grâce à un producteur motivé. Et quand bien même : les retrouvailles avec le bestiaire de Sfar sont réjouissantes. Un prologue palpitant à base de duel, de bateau pirate fantôme et de dieu du chaos donne le ton : voilà un vrai film d’animation bourré d’idées, qui prend son temps, porté par une excellente bande originale (c’est suffisamment rare pour qu’on le souligne) et qui concentre l’éternelle obsession de son auteur : mélanger les monstres et les légendes pour les remodeler, les dévorer et les recréer. On y croise un capitaine-squelette honorable et paternel, un mini-monstre de Frankenstein trouillard nommé Marguerite, un chien rouge qui parle avé l’assent, une figure de proue rêveuse appelée Bois dormante et le plus mignon des vampires jamais vus. À mordre à pleines dents, sans hésitation.
Critique publiée par David Rumeaux
Au départ, Petit Vampire est une série de BD de Joann Sfar, déjà adapté en série animée. Le voici maintenant en film, pour une des belles surprises de cette année !
Quand un prince poursuit de ses assiduités une femme, il veut la forcer à l’épouser. mais devant son refus, il menace le fils de celle ci. Elle fait alors appel au royaume des morts pour l’aider et celui ci répond, transformant son fils en vampire, et elle en fantôme. Et voici le petit vampire dans un monde de monstre, interdit de quitte le manoir sous peine de croiser le Gibbous, qui seul peut les tuer. Et ce n’est autre que le prince…
Aprés une intro déjà sacrément emballante tant elle sort des habitudes du genre animé quand il est destiné aux enfants, on découvre un film qui va multiplier les références au bestiaire classique du cinéma de genre. Avec beaucoup d’humour, certes, mais quel plaisir de voir de vieux films d’horreur passer sur les écrans de cinéma du film. Un petit plaisir au sein d’un plus gros que constitue le film en lui même. Si le doublage est inégal, et que les situations s’enchainent un peu trop vite (le film est clairement trop court), la générosité qu’il déploie à vouloir en faire le maximum est remarquable !
Humour, aventure, ambiance, on trouve de tout dans ce film qui aura sû plaire grandement aux enfants qui l’ont découvert dans ma salle et je les comprends. Moi même je me suis laissé charmé par l’oeuvre et n’aurait pas trouvé à redire à plus de temps, plus de scénes. Diablement bien animé, et inventif en de nombreux instants, voici bien un film qui rappelle tout le talent français dans l’animation. Allez y en famille, et découvrez cette adorable petite famille de monstres en tout genre !
Un monstre qui vous veut du bien
Stéphane Dreyfus (La Croix 17 octobre 2020)
Petit Vampire, de Joann Sfar. Adaptation de la série de bandes dessinées par l’auteur lui-même, ce film d’animation généreux et divertissant fait un bel éloge de la différence.
Contre toute attente, Petit Vampire est un film dans l’air du temps. Son réalisateur, Joann Sfar, qui adapte sa propre série de bandes dessinées (sept tomes chez Delcourt), y raconte l’histoire d’un enfant confiné qui rêve d’aller à l’école pour jouer avec des copains. Certes, le jeune héros aux dents longues vit au bord de la Côte d’Azur avec une joyeuse bande de monstres dans une maison pleine de portes dérobées. Mais cela fait maintenant 300 ans que ses parents lui interdisent de sortir, de peur qu’il se fasse attraper par Gibous, un vieil ennemi de la famille. Accompagné par Fantomate, son fidèle bouledogue rouge à l’accent marseillais, Petit Vampire brave le danger et se lie d’amitié avec le jeune Michel, cancre dont il fait nuitamment les devoirs.
Toute ressemblance entre ce jeune garçon rigolo élevé par ses grands-parents et l’auteur du Chat du rabbin ne serait pas du tout fortuite. Petit Vampire est l’œuvre la plus personnelle de Joann Sfar, qui met ici en scène son enfance niçoise baignée de films d’horreur, de Frankenstein à Dracula. Autant de classiques cités dans ce long métrage cinéphile peuplé de créatures horrifiques mais sympathiques, à commencer par Marguerite, mini-Golem (doublé par le réalisateur lui-même) désespéré de toujours voir les monstres perdre au cinéma.
Amusant et généreux, Petit Vampire déborde de dialogues piquants et de fantaisies visuelles (formidable partie de cache-cache dans des tableaux vivants !). Mais il souffre parfois de ce trop-plein, devenant par trop exalté et bavard. La palette chromatique des personnages, pas toujours très harmonieuse avec ses teintes criardes, est vite oubliée grâce aux décors, foisonnants et joliment éclairés. Rythmée par une belle bande sonore aux intonations napolitaines, cette sarabande endiablée a surtout le grand mérite d’apporter, avec un enthousiasme communicatif, une preuve supplémentaire des vertus de l’amitié, quelles que soient les différences.