Cinq Stolpersteine posés dans la cité pour se souvenir des victimes de la barbarie nazie
Cinq Stolpersteine – pavés de la mémoire – ont été posés à Ingersheim, vendredi 6 juin, devant les anciens domiciles de victimes de la barbarie nazie. Des élèves du lycée Schwendi et leurs professeurs ont participé à l’organisation de cet événement.
Depuis plus de trente ans, quelque 105 000 Stolpersteine – pavés de la mémoire – ont été scellés dans des trottoirs à travers l’Europe. Ces pavés de dix centimètres de côté sont recouverts d’une plaque en laiton sur laquelle est gravé le nom d’une victime du nazisme. Il peut s’agir de juifs, de Tziganes, d’homosexuels, de résistants et autres déportés politiques.
C’est l’artiste berlinois Gunter Demnig qui en est le concepteur, et qui continue d’en fabriquer, inlassablement. Les premiers Stolpersteine (littéralement « pierres d’achoppement ») en France ont été posés en 2013 en Vendée. On en compte plus de 200 actuellement en Alsace.
En partenariat avec la mairie d’Ingersheim et l’association Stolpersteine France , présidée par Christophe Woehrle, des élèves du lycée professionnel Schwendi se sont attelés – depuis la rentrée de septembre 2024 – à la préparation d’un hommage à cinq anciens habitants de la commune : Albert Goell, Fernande et Marcel Lion, Joseph Ginglinger et Alphonse Hurth. Tous ont été assassinés entre 1943 et 1945 pour faits de résistance ou parce qu’ils étaient de confession israélite.
Audrey Funk, enseignante, est particulièrement fière et émue lorsqu’elle explique que ses élèves ont fait « un efficace travail d’historiens en tirant parti d’archives provenant du Mémorial de Caen », et qu’ils se sont vraiment considérés comme « des porteurs de mémoire ». Au cours de la pose de ces pavés, ils ont lu à tour de rôle des notices biographiques et des poèmes, avant de placer tout autour des petites pierres portant un mot ou d’autres symboles du refus de l’oubli et du désir de paix.
Plus d’une trentaine de personnes étaient présentes, ce vendredi 6 juin, pour assister à cette première pose de Stolpersteine à Ingersheim, et pour écouter les nombreuses explications données par Christophe Woehrle tout au long du parcours.
L’un des moments les plus émouvants a été la pose d’un pavé à la mémoire d’Alphonse Hurth par son petit-fils, Pascal Herold.
Outre le proviseur de la Cité scolaire Schwendi, Eric Loesch, et plusieurs professeurs, la maire Denise Stoecklé, entourée d’adjoints et de conseillers municipaux, ainsi que les membres du conseil municipal des jeunes et les élèves de l’école élémentaire de la Fecht. La Collectivité européenne d’Alsace (CEA) était représentée par Martine Dietrich et Yves Hemedinger. Lionel Bastien a, quant à lui, représenté la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes.
D’autres victimes de la barbarie nazie à Ingersheim seront peut-être sortis tôt ou tard de l’oubli.
DNA, 10 juin 2025