Le catholicisme reste minoritaire en France mais se réaffirme, selon un sondage Ifop

L’Observatoire français du catholicisme (OFC) publie une étude sur l’impact de l’Église dans la société. Le sondage confirme la forte sécularisation de la France et le statut devenu minoritaire de la religion catholique. Il dévoile aussi un réveil des baptisés dans une société en quête spirituelle.

La tendance se confirme : de moins en moins de Français déclarent croire en Dieu. À la question « Croyez-vous en Dieu ? », d’après une étude de l’Ifop publiée le 2 juin 2025, 59 % répondent non, contre 51 % en 2021. Mais le détail des réponses aux questions de l’enquête révèle un résultat plus nuancé. L’étude se distingue en tout cas par un panel large de 2000 personnes (sondage réalisé en ligne par un questionnaire auto-administré entre le 13 et le 19 février 2025 sur un échantillon de 2000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas), des questions approfondies et un comparatif dans le temps avec les résultats d’études Ifop des années précédentes, depuis 1961.

L’enquête, qui s’intitule Identité, pratiques et perception du catholicisme en France, a été réalisée par l’Ifop pour l’Observatoire français du catholicisme (OFC) à l’occasion de son lancement, ce 2 juin 2025. Cette nouvelle organisation privée, à laquelle collaborera l’Église de France, veut offrir « une meilleure compréhension » de l’Église catholique à un public catholique engagé sur le terrain et demandeur, explique Aurélie Pirillo, directrice de l’OFC. Elle est aussi responsable du Groupe d’études sur les chrétiens d’Orient et les minorités persécutées à l’Assemblée nationale et, par ailleurs, conseillère de Paris (groupe Les Républicains, Centristes et Indépendants).

Parmi les mécènes privés de ce nouvel observatoire figure le Fonds du bien commun, créé par le milliardaire et entrepreneur catholique Pierre-Édouard Stérin, médiatisé en particulier depuis juillet 2024 et son annonce de lancement du projet Périclès, visant à soutenir les « valeurs » et l’union « des forces de droite ».

« Nos choix de financement restent ouverts et larges, insiste toutefois Aurélie Pirillo, qui souligne l’indépendance du nouvel observatoire. Il s’agit d’une organisation neutre qui travaille en collaboration avec des chercheurs, experts, sociologues reconnus, avec des laïcs et des religieux. » L’OFC pourra collaborer, selon les besoins, avec des diocèses ou des associations catholiques, « ainsi qu’avec d’autres institutions publiques et privées ».

Le processus de sécularisation confirmé

L’étude apporte la confirmation « d’un puissant processus de sécularisation de la société française, commente Jérôme Fourquet, directeur du département Opinions et stratégies d’entreprise de l’Ifop. Il touche au premier chef le catholicisme puisque c’est cette religion qui était ultra-dominante en France. Les indicateurs basiques que sont la croyance en Dieu, mais aussi l’assiduité à la messe dominicale ou encore le nombre de baptêmes, montre l’ampleur de ce phénomène qui s’explique notamment par la perte d’influence du catholicisme. »

Un repli qui ne concerne pas uniquement l’institution mais aussi la présence des chrétiens et des catholiques dans la société. D’après le sondage, sur l’ensemble des Français, en 2007, 59 % déclarait avoir un ou des chrétiens impliqués dans la vie de l’Église dans son entourage familial et amical, contre 47 % aujourd’hui. Ceux qui disent en avoir plusieurs étaient 46 % en 2007 ; 30 % en 2025. « On a franchi une marche très significative », selon Jérôme Fourquet, pour qui ce résultat correspond à plusieurs éléments : « La disparition des générations âgées, qui représente souvent celle des grands-parents, qui constituaient encore un point de contact entre l’Église catholique et le reste de la population. Ce qui montre que ce phénomène de sécularisation s’appuie notamment sur le mécanisme du renouvellement générationnel. »

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