Le message ultime d’Édgar Morin
C’est l’été. Le temps du ressourcement. Le sociologue centenaire nous invite à réfléchir la crise sanitaire que nous subissons depuis deux ans pour cultiver notre vision de la vie, du monde et des autres.
Relisons entre les lignes de cet interview, mais aussi de ses ouvrages, les 6 finalités qui fondent la mission de tout enseignant de religion en Alsace :
> Adopter une démarche de connaissances et de réflexion permettant de mieux comprendre son identité et celle des autres.
> Promouvoir l’estime et le respect de l’autre grâce à la découverte et à l’approfondissement de sa propre religion et de celles des autres.
> Découvrir diverses approches du monde et de ses cultures à travers leurs expressions religieuses et spirituelles.
> Développer une approche critique afin de combattre l’ignorance, les stéréotypes et l’incompréhension à l’égard des religions.
> Créer des espaces de dialogue, de débat et de réflexion favorisant la parole libre, l’argumentation et le questionnement.
> Prendre conscience du sens de l’existence et des relations entre le savoir et le croire.
Pour Edgar Morin nous sommes au cœur d’une crise sanitaire qui peut être salutaire.
Pour lui :
> La pandémie fera naître une barbarie mondiale ou une nouvelle civilisation plus fraternelle.
> Il faudrait penser un peu plus à ceux qui souffrent, les pauvres, les sdf, les migrants…
> Cette crise planétaire nous rappelle ce que nous avions tendance à oublier : nous partageons tous la même communauté de destin.
> Nous faisons face à une crise existentielle, car nous sommes passés brusquement d’une civilisation de la sortie, de l’extraversion, à une civilisation du repli sur soi-même. Cette crise aura au moins le mérite de nous obliger à faire le tri dans nos vies qui étaient remplies par beaucoup de superflu.
> La population qui se trouve sans repère est prête à croire n’importe quoi.
> La solidarité dans notre civilisation du fait de l’égoïsme et de l’individualisme peut, lors d’un désastre, se réveiller.
> Le Moi a besoin du Nous ! L’épanouissement personnel n’est pas possible sans les autres.
> À chacun de s’approprier ces mots quasi testamentaire du sociologue de 101 ans :
« Attends-toi à l’inattendu ! »