… apprendre à parler juste
La pratique pédagogique du dialogue dans l’Enseignement de la Religion à l’École ce n’est pas un slogan. C’est une nécessité impérieuse cat il y va de l’avenir de notre société.
L’apport de connaissances (parce que l’ignorance est le cœur du problème) et le dialogue (parce que la fabrication du commun – ou du vivre ensemble – passe par la capacité des hommes à nouer des relations verbales et non verbales entre eux) sont les deux piliers pédagogiques de l’Enseignement de la Religion à l’École.
Cette série de phrases clés ouvre un espace de discussion avec les parents qui cherchent à comprendre l’intérêt d’apporter un enseignement complémentaire aux élèves alsaciens dans le cadre de l’heure de religion.
> La langue, c’est ce qui permet de dépasser l’œil.
> La langue, c’est ce qui permet le passage du substantif au verbe.
> Il ne suffit pas de dire le monde, il faut se questionner sur le monde.
> Nous sommes capables de dire le partout et le toujours malgré nos limites.
> Nous sommes capables de dire la loi et la vérité sans tout maîtriser.
> La langue sert, avec le même zèle, le juste et l’inacceptable.
> La langue donne un pouvoir exceptionnel.
> La langue exige de ceux qui l’utilisent une conscience exceptionnelle.
> Il ne s’agit plus de bien parler mais de parler juste.
> Nous devons enter en résistance intellectuelle contre les intégrismes, les extrémismes, les sectarismes d’où qu’ils viennent.
> Trop d’enfants ne parlent que de choses à portée de main.
> Trop d’enfants perçoivent le langage plus comme une menace et moins comme une promesse.
> Dire à l’enfant « Je n’ai pas compris ce que tu as dit », c’est lui dire tu m’importes, tu as de l’importance pour moi.
> Parler, c’est avoir l’audace d’imaginer que sur l’intelligence d’un autre, on va laisser une trace pacifique qui n’appartient qu’à soi.
> Pourquoi parler, sans l’ambition démesurée, d’inscrire quelque chose sur chaque intelligence singulière.
> Pourquoi enseigner, si on n’avait pas cet espoir ?
Texte composé à partir des extraits d’une conférence de 2001 du chercheur en linguistique : Alain Bentolila (texte à télécharger ci-dessous).