École, le défi de l’égalité

Vers une éducation équitable possible ?

Dans ce documentaire diffusé avec LeMonde.fr, les chercheurs explorent la fabrique des inégalités scolaires : des mécanismes cognitifs propres au jeune âge aux effets des stéréotypes, en passant par l’influence des politiques éducatives.

Un reportage de 30 minutes à conseiller aux IDR et PDR car leur discipline, contrairement aux apparences, participe à favoriser l’équité scolaire.

Un reportage dont les grandes lignes sont les suivantes (saisies au fil de l’eau) :

> Le milieu social impacte les élèves dès la maternelle.

> Confusion entre « performance » et « compétence ».

> La méritocratie scolaire empêche l’évolution des méthodes pédagogiques vers plus de justice.

> Tout le monde veut une école « égalisante » (morale), mais pas pour leurs propres enfants.

> C’est la promotion de l’égalité qui pose problème. Les parents sondés veulent bien que les « forts » et les « faibles » progressent proportionnellement mais acceptent beaucoup moins qu’une méthode pédagogique permettent d’égaliser les niveaux. C’est-à-dire que les « faibles » soient au même niveau que les « forts ».

> Comment faire :
– Aider les enfants à mettre en place des stratégies cognitives.
– Connaitre le fonctionnement de son cerveau.
– Évaluer pour apprendre de ses erreurs.

> Le vivant est hétérogène (inutile d’espérer une classe homogène).
Alors, il s’agit que l’enseignant prenne en considération cette donnée de base.

> Mettre le numérique au service :
– de l’hétérogénéité (car il permet lorsqu’il est bien maitrisé de diversifier les apprentissages sans constituer des groupes de niveaux).
– du statut de l’erreur (on a moins peur de se tromper en utilisant des technologiques numériques que devant ses pairs).

> La ségrégation scolaire
Expérience « bi-collège » (se met en place dans la douleur) dans le 18e arrondissement de Paris (un collège favorisé avec un qui l’est moins)

À court terme :
– Pas de baisses significatives des élèves favorisés.
– Pas gains exceptionnels pour les élèves défavorisés.
Mais sur le long terme :
– un plus de confiance en soi,
– un moins de fatalisme social,
– une ambition scolaire plus élevée,
– une meilleure coopération entre élèves,
– une mixité dans les réseaux d’amitié,
– etc.

> L’expérience dans les deux collèges parisiens a été pérennisée mais pas généralisée.
Depuis 2015, 20 collèges ont expérimenté la mixité sociale sur les 7.000 que compte la France.

> En France (plus que dans les autres pays) ont a joué la carte de l’ambition scolaire pour tous.
– 90% des parents défavorisés souhaitent que leurs enfants fassent des études supérieures.
– Le système scolaire est incapable de satisfaire ces ambitions.
– Cela engendre un sentiment de frustration chez les jeunes très dangereux politiquement.

> Si tous les élèves du privé rejoignaient les établissements publics la ségrégation serait divisée par deux.
– Comment l’enseignement privé pourrait participer à cette démarche de mixité sociale ?

> Pour réduire les inégalités, il faut changer notre système scolaire en profondeur (les méthodes mais aussi les programmes) et trouver des systèmes qui s’adaptent au jacobinisme (centralisation historique) de notre pays.

D’après la dernière enquête internationale menée par PISA (Programme International du Suivi des Acquis des élèves), le niveau scolaire moyen des élèves français est plutôt bon, comparable à ceux des pays de l’OCDE. Mais cette moyenne est obtenue avec un écart considérable entre les très bons élèves et les plus mauvais, écart qui se creuse et qui fait de notre pays l’un des plus inégalitaires en termes de réussite scolaire.

Comment expliquer cette situation et est-il possible d’y remédier ? Les laboratoires du CNRS explorent les modalités de production des inégalités éducatives, entre la compréhension des mécanismes cognitifs impliqués dans les apprentissages dès le plus jeune âge, la mesure de l’influence des stéréotypes sur ces apprentissages tout au long de la vie d’un élève, ou encore l’analyse des politiques éducatives en France.

👩‍🔬 Avec la participation de :

– Grégoire Borst (Université Paris Cité), directeur du laboratoire de Psychologie et du développement de l’enfant (LaPsyDE, CNRS / Université Paris Cité) et conseiller scientifique du film
– Pascal Huguet (CNRS), Céline Darnon (Université Clermont Auvergne) du Laboratoire de psychologie sociale et cognitive (LAPSCO, UCA / CNRS)
– Sébastien Goudeau (Université de Poitiers) du Centre de recherches sur la cognition et l’apprentissage (CeRCA, Université de Poitiers / CNRS)
– Julien Grenet (CNRS) de Paris Jourdan Sciences Économiques (PJSE – CNRS / EHESS / ENS-PSL / École nationale des Ponts et Chaussées / INRAE / Université Panthéon-Sorbonne)
– Isabelle Regner (AMU) du laboratoire de psychologie cognitive (LPC – CNRS / AMU)
– Agnès Van Zanten (CNRS) du Centre de recherches sur les inégalités sociales (CRIS – CNRS / Sciences Po Paris)

💻 Pour en savoir plus :
– Article « Comment l’orientation scolaire renforce les inégalités » (2018) 👉 https://lejournal.cnrs.fr/articles/co…
– Article « Comment mieux évaluer le travail des élèves ? » (2016) 👉 https://lejournal.cnrs.fr/articles/co…
– Reportage « Dans la tête des bébés » (2020) 👉    • Dans la tête des bébés | Reportage CNRS  

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