Le sacre de Reims (vidéo)

 

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  • (France 2 : vidéo de 24mn – usage pédagogique uniquement)

    Cathédrale du sacre des rois de France, Notre-Dame de Reims est à la fois le centre d’un important « complexe cathédral » et la représentation idéale de la Jérusalem céleste pour l’homme du Moyen Âge.

    C’est également le centre symbolique de l’autorité exercée par l’archevêque métropolitain sur les évêques de plusieurs diocèses du nord de la France.

    Erigée entre 1211 et 1516, selon un programme d’une très grande richesse artistique, la cathédrale de Reims figure parmi les plus beaux témoignages laissés par l’art gothique.

    Le baptême de Clovis par saint Remi, en 498-499, constitue l’acte fondateur de l’onction royale dans la cathédrale de Reims. Cependant, le premier roi à être sacré est Pépin le Bref en 751, à Soissons, puis, à nouveau, à Saint-Denis, en 754, par le pape Etienne II.

     Reims, ville des sacres à partir du XIe siècle

    Il faut attendre le sacre de Louis le Pieux en 816 et un diplôme de l’empereur à l’archevêque Ebbon pour que la cathédrale de Reims soit explicitement retenue en référence au baptême de Clovis.


    Néanmoins, le choix de Louis le Pieux n’est pas suivi par ses successeurs immédiats, carolingiens ou
    robertiens, et ce n’est qu’au début du XIe siècle que la cathédrale de Reims s’impose finalement comme le lieu du sacre.

    Dès lors, à l’exception de Louis VI (Orléans) et de Henri IV (Chartres), tous les rois de France sacrés (Louis XVIII et Louis-Philippe ne le furent pas) le sont à Reims des mains de son archevêque, parfois par un autre prélat, lorsque le siège métropolitain est vacant.

     

     

     

    Entrée de Louis XVI à Reims

    © Bibliothèque municipale de Reims

     

     Le roi est mort. Vive le roi !

     Le sacre procède de l’idée que, selon la formule de saint Paul, il n’est de pouvoir qui ne vienne de Dieu (« Non est enim potestas nisi a Deo, quæ autem sunt, a Deo ordinatæ sunt », Rom. 13, 1).

    Les légistes et les théoriciens de l’absolutisme, notamment sous l’Ancien Régime, s’opposent parfois sur sa nature. Pour certains, le sacre ne fait pas le roi : celui-ci le devient à la seconde même de la mort de son prédécesseur, selon la célèbre formule prononcée par le chancelier de France, « Le roi est mort. Vive le roi ! ».

    Pour d’autres, le sacre confère au souverain sa légitimité, légitimité confirmée par la volonté de Jeanne d’Arc de conduire son « gentil dauphin » se faire sacrer à Reims en 1429, alors que Charles VII (1422-1461), retranché à Bourges, est le souverain de fait depuis déjà sept ans.

     La légende de la Sainte Ampoule

    A l’image des rois de l’Ancien Testament, le sacre constitue l’alliance conclue entre Dieu et le souverain capétien : en échange de l’onction divine, le roi promet de régner selon la justice, de protéger ses peuples, de soutenir la religion.

    Cette alliance prend corps avec l’apparition au IXe siècle de la légende de la Sainte Ampoule.

    C’est en effet à l’occasion du sacre de Charles le Chauve, à Metz, que l’archevêque de Reims Hincmar, dans sa Vita Remigii, relate le miracle de cette petite fiole apportée à saint Remi par une colombe envoyée par Dieu pour oindre Clovis.

    A partir de plusieurs traditions rémoises, Hincmar embellit la découverte, dans la tombe de saint Remi, d’une ampoule d’aromates ayant servi à embaumer le corps du prélat. Authentifiée par le pape Innocent II en 1131 et confiée à la garde de l’abbaye de Saint-Remi jusqu’à la Révolution, la Sainte Ampoule assure ainsi définitivement le privilège de l’Eglise de Reims de sacrer les rois de France.

     

     

    Sceau de l’abbaye Saint-Remi de Reims (1219) :
    Saint Remi, la sainte ampoule et Clovis dans la cuve baptismale

    Moulage Archives nationales, sc/St 2153.

    © Christophe Jobard, 2003

    http://www.cathedrale-reims.culture.fr/index.html