par Pourquoi une partie de la jeunesse se tourne vers une pratique plus fervente de la religion
De nombreux chercheurs constatent un regain du religieux chez les jeunes, associé à un certain rigorisme. Une quête de spiritualité corrélée aux inquiétudes véhiculées par l’époque et parfois par une quête identitaire.
Ibtissem, 18 ans, a reçu la religion musulmane en héritage. Une affaire de culture plus que de spiritualité pour la jeune fille, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. A cette religion en particulier, et au sujet en général, elle ne s’était jamais beaucoup intéressée, explique l’étudiante. « J’avais reçu une éducation religieuse, mais je n’avais pas un intérêt particulier pour cette question », dit-elle. A 15 ans pourtant, tout change. « Mon lycée était en face de la grande mosquée de Strasbourg, une amie, nouvelle venue dans la ville et qui ne connaissait pas les lieux, m’a pressée d’y aller. Là-bas j’ai découvert un monde », raconte Ibtissem.
Elle est alors attirée par un programme destiné aux jeunes avec des réunions semaine après semaine durant lesquelles chacun peut poser une question, et la soumettre à l’imam. Elle y va une fois, deux fois, puis devient une membre active du groupe, pratique de façon toujours plus intensive, jusqu’à se voiler. « Il y a des différences entre mes parents et moi, admet-elle volontiers, moi je peux (…)
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Le retour au religieux d’une partie de la jeunesse interpelle en Europe
Baptêmes en hausse chez les jeunes adultes, influenceurs catholiques suivis par un demi-million de personnes, retour de la messe en latin: en France, en Belgique ou au Royaume-Uni, un phénomène inattendu de regain de la pratique religieuse se manifeste, à rebours d’une tendance mondiale qui voit le religieux décliner. Décryptage d’un paradoxe apparent.
Une vaste étude internationale parue récemment dans la revue Nature communications montre que la pratique et l’appartenance religieuse déclinent nettement un peu partout dans le monde, pour toutes les confessions.
Elle porte sur l’évolution de la religion en 40 ans dans plus de 100 pays et confirme un processus mondial et implacable de déclin religieux, d’une génération à l’autre, en trois phases: d’abord la participation aux rituels, comme la messe, diminue. Ensuite, la religion perd de son importance dans la vie intime. Enfin, le sentiment d’appartenance disparaît. On ne s’identifie plus formellement à une confession.
Cette trajectoire s’observe autant dans les sociétés chrétiennes, musulmanes, hindoues que bouddhistes, à des rythmes différents. L’Europe, pour sa part, est entrée dans la dernière phase: celle de la désaffiliation.
“Réveil silencieux”
En parallèle, dans plusieurs pays, un retour au religieux est observé, en particulier chez les jeunes – un phénomène baptisé “quiet revival” (réveil silencieux). Au Royaume-Uni, la fréquentation des églises, en particulier chez les 18-24 ans, serait en hausse selon différentes enquêtes.
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« Retour du religieux », messe en latin, boom des baptêmes : les mutations du catholicisme passées au crible
Des jeunes catholiques plus radicaux que leurs aînés ? Un retour du religieux ? À partir d’une étude Bayard-La Croix menée par l’Ifop, le sociologue Yann Raison du Cleuziou décrypte le catholicisme français de 2025. À rebours des idées reçues.
En 2025, 3 millions de catholiques continuent d’aller à la messe plusieurs fois par mois. Comment expliquez-vous cette résistance du « noyau dur » alors que la société française se déchristianise ?
Le catholicisme français vit une transformation majeure. À mesure qu’il continue de reculer dans la société, il se recompose autour d’un noyau de catholiques extrêmement engagés. Cette homogénéité crée un milieu porteur qui explique la bonne résistance de ce « noyau dur » : ces catholiques zélés se renforcent mutuellement. Le succès du film Sacré Cœur est un bon exemple de cet effet d’entraînement, fruit d’une intensité à la fois (…)
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