Lettre ouverte de Mgr Kratz

Pour Mgr Kratz, il est urgent de faire passer nos enfants “d’une laïcité d’ignorance à une laïcité d’intelligence”. Le texte intégral, en téléchargement, est destiné à toucher le plus possible de parents qui ont oublié que l’enseignement de la religion à l’école est un plus pour leurs enfants.

L’éditorial de Marc Larchet dans « Carrefour d’Alsace » du mois de septembre 2016 enfonce le clou.

Imprimez ces deux textes (format A4 – téléchargement ci-dessous) et contribuez à leur diffusion le plus largement possible.

Le journal « La Croix » du 05 septembre 2016 mentionne la publication de la tribune de Mgr Kratz en ces termes :

Alors que la rentrée scolaire a eu lieu jeudi 1er septembre, la question de l’enseignement catholique, protestant et juif en Alsace-Moselle refait surface. Dans une lettre adressée aux parents d’élèves de la primaire à la terminale, l’évêque auxiliaire de Strasbourg Mgr Christian Kratz y livre ses « quelques réflexions » sur un enseignement religieux, qui n’est aujourd’hui plus obligatoire.

 

Faut-il maintenir les 180 heures d’enseignements religieux dans les écoles publiques d’Alsace et de Moselle ? Alors que les associations pro laïcité militent pour leur marginalisation voire suppression, l’évêque-auxiliaire de Strasbourg prend position pour son maintien dans une lettre adressée aux parents d’élèves, publiée sur le site Internet du diocèse. Il y livre ses « quelques réflexions » sur un enseignement, qui n’est plus obligatoire depuis la rentrée 2016.

 

En mai, l’Observatoire de la laïcité – instance rattachée au premier ministre Manuel Valls – avait renforcé le caractère facultatif de l’enseignement religieux dans les écoles primaires, collèges et lycées de la région. Avant, les élèves qui ne souhaitaient pas s’y inscrire devaient demander une dispense auprès du directeur de l’établissement scolaire. Selon l’association « Laïcité d’accord » – membre du collectif ayant appelé à la réforme du dispositif d’enseignement religieux –, les demandes de dispenses au collège et au lycée en Alsace-Moselle restent en forte augmentation. En 2010, si 63 % des élèves suivaient l’enseignement religieux en primaire, ils n’étaient plus que 30 % au collège et 14 % au lycée.

 

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« Attaquer nos spécificités et nos richesses originales »

 

Depuis le Concordat de 1801 en vigueur dans ces trois départements, l’enseignement religieux fait partie de l’enseignement public. Les élèves alsaciens et lorrains du primaire et du secondaire ont ainsi chaque semaine une heure de cours de religion, intégrée dans les 24 heures de cours hebdomadaires. Seul l’islam ne bénéficie pas de ce régime spécial, dans la mesure où le Concordat a été conclu à une époque où il était très peu présent en France.

 

Répondant au collectif d’organisations laïques et de syndicats enseignants, Mgr Christian Kratz rappelle que « la laïcité ‘à l’alsacienne’ n’est pas moins laïque et respectueuse de la conscience et des convictions de chacun que la laïcité vécue à Paris, en Bretagne ou en Auvergne ». « Nous sommes fatigués d’être sans cesse attaqués sur nos spécificités et nos richesses originales, au moment où l’actualité tragique des attentats montre l’urgence de faire passer nos enfants et nos jeunes d’une laïcité d’ignorance à une laïcité d’intelligence », s’exaspère l’évêque auxiliaire de Strasbourg.

 

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La religion ne peut demeurer « un sujet tabou »

 

Au Républicain Lorrain, le président du cercle Jean-Macé, Michel Seelig, avait déclaré en avril dernier : « Cela fait perdre 180 heures de cours sur toute leur scolarité élémentaire aux élèves d’Alsace-Moselle par rapport à leurs camarades de l’Intérieur ». Face à cet argument, Mgr Kratz rappelle que « les petits Alsaciens, malgré la ‘privation’ de 180 heures d’enseignement, sont classés parmi les tout meilleurs dans les évaluations nationales ». Et pour l’évêque auxiliaire, « l’enseignement religieux à l’école constitue pour vos enfants une occasion privilégiée d’enrichir leur esprit et d’élargir leur cœur » et il « favorisera progressivement les choix de vie que chacun doit faire (…) car la question de Dieu et de la transcendance ne peut demeurer un sujet tabou ».

 

Dans cette même lettre, Mgr Kratz tend également à répondre aux critiques entendues depuis plusieurs mois. « En aucun cas, le cours de religion n’a des intentions prosélytes, il veut simplement répondre de la meilleure manière possible aux défis que lance le monde d’aujourd’hui ».

 

Blandine Garot