Le nouvel an Sikh commence, cette année, le 14 avril

 

Pour « Vaisakhi », la fête du nouvel an Sikh, des parades s’organisent partout dans le monde. Il s’agit d’une fête qui permet aussi de réflechir à la façon de devenir chaque jour un peu meilleur. 

 

Vaisakhi, la Sikh Parade de Bobigny

 

Source : Louise Gamichon

 

À Bobigny, il fallait suivre les turbans et fichus orangés pour trouver le temple sikh ce dimanche 14 avril.


 
(Photo : Louise Gamichon)
 
 
Les fidèles de ce monothéisme qui compte environ 30.000 adeptes en France se sont réunis pour leur fête la plus importante : Vaisakhi. Il s’agit de la commémoration de la Khalsa, les règles édictées par le 10e gourou Gobind Singh, qui instaure entre autre le baptême sikh – l’Amrit Sanskar – et le nom de famille commun à tous les sikhs : Singh pour les hommes (lion), Kaur pour les femmes (princesse) afin de signifier leur appartenance à une seule famille, qu’elle que soit l’origine sociale ou la caste.
 
 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

À Bobigny, on célébre le gourou à l’origine des bases actuelles du sikhisme en menant une procession autour du livre sacré que des centaines de personnes suivent en priant.

 

En tête de cortège, des jeunes du club de Gatka, art martial sikh, font des démonstration à l’aide de grands filet et de sabres non coupants. Car les sikhs sont bien connus pour leur passé guerrier. « C’est le 6eme gourou qui a instauré la Gatka, car le 5eme gourou s’est fait assassiner » explique un professeur du club de Bobigny. C’est un art martial défensif, voilà pourquoi l’épée des sikhs porte le nom de Kirpan et pas celui de talvar, nom standard des sabres en sanscrit. Le kirpan n’est pas fait pour attaquer ».

 

Le professeur de Gatka est également le jeune homme sikh qui a mené une action jusqu’à la Cour des droits de l’Homme de l’Onu en novembre dernier. À 17ans, il avait été renvoyé de son lycée pour port de la patka, un filet protecteur pour les cheveux. Il explique qu’il à pu finir sa scolarité dans un établissement privé catholique mais que maintenant, même les directeurs de ces établissements refusent les jeunes sikhs, de peur d’être obligé d’autoriser le voile islamique s’ils accordent aux jeunes sikhs de porter la patka ou le rumal. Il montre un petit garçon de 5 ans dans sa tenue de Gatka : il ne trouve pas d’école. 

 

Si le professeur de Gatka alarme sur la situation des enfants, il tient également à souligner que le discours des proviseurs est « plus précis. Ils utilisent les bons mots, ce qui signifie qu’ils ont été formés« . 

 

Si un centre de formation sikh existe, il ne prépare qu’à certains métiers en alternance. La plupart des membres de la communauté montent leur entreprise ou travaillent pour un autre sikh. Pas de problème de port du turban de cette façon. Le professeur de Gatka à choisi une autre voie : celle de l’université publique, puis de l’entreprise privée non dirigée par un sikh. Il estime « rester entre nous est un mauvais message adressé à la France. Nous sommes français, intégrés. Il faut aussi échanger, partager et cela ne peut pas se faire en restant entre nous« .

 

Un collègue de travail et une amie archéologue qui l’a aidé à monter une association de combat gaulois sont venus le voir pratiquer la Gatka. « Cette procession est super, c’est coloré, musical et les sikhs sont très accueillants« , explique la jeune femme. Ce qu’elle préfère dans la religion sikhe « il faut nourrir le corps avant l’esprit. La communauté partage tout. Regardez, on nous donne à manger et à boire sur la route de la procession. On peut aussi partager un repas ou dormir dans les temples sikhs.« 

 

Effectivement, des sortes de points de ravitaillement distribuent de l’eau, la célèbre boisson gazeuse noire avec des bulles, des jus, des chips, des cacahuètes, etc.

 

Les enfants sont ravis d’obtenir une sucette. Les autres de boire un peu d’eau sous le soleil du plomb de ce 14 avril. 

 

La procession s’achève dans un gymnase. Le char du livre sacré reste devant la grille, les autres vont partager une collation et assister à un impressionnant spectacle de Gatka. 

 

Dans le char, les prêcheurs continuent de chanter et de veiller sur le livre sacré. 

 

 

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