L’école creuse les inégalités

Le même constat depuis des lustres

Un article de l’observatoire des inégalités attire notre attention. En deux phrases, tout est dit. Dès le primaire, les enfants d’origine sociale défavorisée obtiennent en moyenne de moins bons résultats que les enfants de cadres. On retrouve ces écarts au collège et ils déterminent l’orientation de fin de troisième.

Un jugement sans concession de l’École française : « Le système scolaire français a pour objectif de sélectionner une minorité de très bons élèves et de les porter vers les écoles d’excellence de l’enseignement supérieur, via les classes préparatoires. Pas de porter l’ensemble des enfants vers le haut en ne laissant aucun élève sur le bord du chemin, contrairement à ce que tente de faire l’école dans la plupart des pays ».

Certes, l’école n’est pas responsable des inégalités sociales que le pays entretien entre les différentes couches de la population que les sociologues savent parfaitement identifier « L’école « n’augmente pas » les inégalités : sans elle, les écarts seraient colossaux » peut-on lire. « L’école doit faire face à des inégalités de niveau de vie et de diplôme des parents. Celles-ci sont elles-mêmes le fruit d’un système qui, sous couvert « d’élitisme républicain », a toujours été très inégalitaire. En revanche, notre système d’éducation est très loin de faire les efforts qu’il faudrait pour faire davantage progresser les enfants des milieux les moins favorisés dès le plus jeune âge. Il place très vite les enfants en situation d’échec ou de réussite, contrairement à beaucoup d’autres pays ».

Si l’école primaire tend à lisser le problème, le collège devient l’épicentre du phénomène : « La coupure marquée avec le primaire dans la façon d’enseigner, la forme des enseignements (calqués sur le lycée, lui-même préfigurant l’université), la fréquence des évaluations et bien d’autres facteurs désavantagent les enfants défavorisés. Une partie des jeunes décrochent alors et attendent l’âge de fin de la scolarité obligatoire, faute d’avoir été assez soutenus. En fin de troisième, un certain nombre de jeunes de milieux populaires se retrouvent « orientés » contre leur gré vers des filières qui mènent trop souvent à des emplois peu qualifiés et sous-rémunérés, et à un avenir qu’ils n’ont pas souhaité ».

Un article à lire ici :
https://www.inegalites.fr/inegalites-sociales-primaire-college

Et téléchargeable ici :

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