Bonjour,
Avec la classe de Terminale Bac Pro (assistants d’architecte/maçons) du lycée des Métiers-CFA Heinrich-Nessel de Haguenau, nous avons effectué deux voyages, l’un au Mémorial de la Shoah à Paris, l’autre à Auschwitz.
Les traces, les souvenirs, les travaux de la classe et de ses accompagnateurs ont été mis en ligne sous forme de web documentaire.
Ce format vous permet d’organiser votre parcours de lecture, selon vos choix et avec la possibilité de revenir à tout moment au sommaire.
Venez découvrir notre travail :
http://www.lyc-heinrich-haguenau.ac-strasbourg.fr/vivre-au-lycee/actualite-du-lycee/222-web-documentaire-auschwitz
ou
http://www.lyc-heinrich-haguenau.ac-strasbourg.fr/web-doc/Voyage_d_etudes_Auschwitz.html
N’hésitez pas à partager ces liens avec votre entourage,
À très bientôt,
Anne Marie Rabcewicz
LE BRUIT DE NOS SOUVENIRS
… le bruit de la porte sécurisée …
… l’écho du hall d’accueil qui amplifie nos bavardages…
… le clac de la fermeture des casiers…
… bonjour, je m’appelle Alexandre, je serai votre guide…
… le tapotement de nos pas qui se superposent dans l’escalier…
… le silence un peu embarrassé de ceux qui n’osent répondre aux questions d’Alexandre…
… les mots « Génocide » … « Extermination » … « Shoah »…
… le ton plus assuré de ceux qui osent à présent prendre la parole…
… le bruit du vent qui court entre les murs du Mur des Noms…
… une citation d’A. Salacrou qui revient en leitmotiv : « Un homme sans souvenir est un homme perdu. » …
… le glissement de nos doigts sur les noms gravés…
… « c’est impressionnant »… « c’est horrible »…
… les pas légers devant le tombeau, dans la salle sombre… la voix du guide précise et claire…
… des chuchotements… des petits « chuts »…
… tout ce silence, celui d’une classe habituellement bruyante et animée…
… tout ce silence… et de plus en plus de questions posées…
… « crime contre l’humanité »…
… la rumeur des autres visiteurs qui s’aimantent à notre groupe…
… des confidences…les bruits de la ville…le bourdonnement assourdi des gens et des voitures…
… les pas des déportés qui s’échappent des écrans…le frôlement des pages d’un livre qui sont tournées…
… les murmures de stupéfaction…
… le son de l’attention…le son du recueillement…
… le clapotement de nos pas qui nous emmènent vers l’Auditorium…le frôlement des sièges…
… le bonjour sympathique d’André Berkover…
… la voix de cet ancien déporté….sa voix à la fois frêle et sonore…
… une citation d’A. Salacrou qui revient en leitmotiv: « Un homme sans souvenir est un homme perdu. » …
… les sons dans nos têtes au fil de son témoignage…
… « ils ont arrêté Guy, nous devons nous cacher »… le grincement de la porte d’entrée qui se ferme sur sa maman…
… le claquement des hommes en noir qui le parquent sur une chaise…
… les inflexions joyeuses des retrouvailles avec un frère bien-aimé… « Drancy »…
… le sifflement du train qui va vers Auschwitz…
… le sifflement des coups de feu qui s’abattent sur ceux qui ont cru à l’évasion…
… « avec ma mère on s’est dit au revoir »…
… « je ne l’ai jamais revue »… « gazée »…
… les voix autoritaires des appels interminables…
… le bruit des coups qui s’abattent…
… « voilà comment se passaient les choses »…
… quel son peut dire l’indicible?…
… la voix de « mon frère »… la petite musique de la force de vivre…
… le bruit des pas chaussés de sabots de bois…
… l’adieu au frère bien-aimé…
… la résonance des marches de la mort…les balles qui fusent et qui font tomber les camarades…
… « voilà comment se passaient les choses »…
… la voix d’un fermier polonais… la voix des soviétiques…
… le son des retrouvailles…
… l’écho du traumatisme… le chant de la vie …
… la force du témoignage…contre tous les racismes…contre tous les extrémismes…contre la bêtise et la cruauté …
… Salacrou disait : « Un homme sans souvenir est un homme perdu »…
… Nous affirmons haut et fort : « Les souvenirs de cet homme ne seront pas perdus » …
Ce texte a été rédigé à partir de la collection de nos mémoires sonores de la visite. Nous l’avons présenté au concours du Printemps de l’écriture, qui imposait d’intégrer une citation littéraire d’A. Salacrou.