Laïcité malmenée par de fervents laïcistes

Les accusation contre Michel Deneken sont sans fondement juridique

Premier épisode

Une fois encore des gens qui ont trop bien compris que la laïcité n’est pas exclusive… 

Et comme idéologiquement cela ne peut leur convenir, ils mettront tout en œuvre pour installer dans la tête des braves gens une vision étriquée de la laïcité.

Pour un strict respect des principes de neutralité et de laïcité à l’Université de Strasbourg

Communiqué d’organisations syndicales de l’Université de Strasbourg
(Le 9 décembre 2017, jour anniversaire de l’adoption de la Loi de 1905)
 

Les organisations signataires déplorent le fait que Michel Deneken persiste à mêler étroitement ses fonctions de Président d’université aux missions pastorales qu’il continue d’exercer régulièrement, tout comme il lui arrive de mêler ses convictions religieuses à l’exercice de ses fonctions de Président.

En effet, alerté par des fidèles, nous avons appris que Michel Deneken officierait en sa qualité de Président d’université à l’occasion d’une messe qui aura lieu ce samedi 9 décembre à Strasbourg. L’information figure à la fois sur le site de l’Association  des Anciennes et Anciens Élèves de l’école privée confessionnelle qui héberge la chapelle où se déroulera l’office religieux et sur un affichage papier sur les lieux mêmes de la cérémonie.

Par ailleurs, nous découvrons que Michel Deneken a célébré et célèbrera dans les mois qui viennent plusieurs messes dans diverses communes du diocèse, cette fois au titre de « Père » ou d’« Abbé » (voir ici et ). Si nous respectons pleinement la liberté de conscience et la liberté religieuse, nous faisons observer que la célébration d’offices religieux, même sur le temps privé, s’apparente bien à un exercice public. Et en aucun cas Michel Deneken ne saurait être présenté dans cet exercice religieux comme « Président d’université », ainsi que la chose est avérée, aussi bien oralement que par écrit.

Enfin, comme d’autres membres de notre communauté universitaire qui assistaient à la Cérémonie du 25 novembre 1943 par laquelle nous rendons hommage chaque année aux étudiants et universitaires déportés et fusillés, nous avons été choqués par le fait que le Président Deneken, évoquant dans son discours la mémoire de Marc Bloch, ait associé le sang versé par le grand historien, juif et résistant, au sang des Saints de l’Eglise catholique.

Après l’expression du Président par interim sur une bénédiction de cartables au mois de septembre 2016, après sa participation à une formation diocésaine dans l’évêché de Nancy-Toul pour l’année 2016-2017 – reconduite en 2017-2018 -, ces faits infirment une nouvelle fois les engagements pris par  Michel Deneken pendant la campagne présidentielle de respecter une stricte séparation entre ses convictions et pratiques religieuses – qui  relèvent de la sphère privée – et sa fonction de Président d’université qui l’oblige à une neutralité exemplaire et qui fait de lui le premier garant du principe de laïcité dans notre établissement public.

Observant que Michel Deneken multiplie les entorses aux principes de neutralité et de laïcité, nous demandons à Madame la Rectrice de l’Académie de Strasbourg et à Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation de prendre toutes les mesures utiles au strict respect et à l’application rigoureuse de ces principes fondamentaux.

SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNPREES-FO, SupAutonome-FO, Sud Education Alsace


Deuxième épisode

Article des DNA (à télécharger ci-dessous)

171214dna – Michel Deneken contesté par les laïcistes

Passe d’armes avec Michel Deneken autour de la laïcité

 

Troisième épisode

171215 – Tribunal administratif – Université de Strasbourg Michel Deneken savoure

La requête du Snesup-FSU contre l’élection de Michel Deneken à la présidence de l’Unistra a été rejetée, hier, par le tribunal administratif (TA) de Strasbourg. La rectrice s’est réjouie de cette décision qui conforte l’élection de Michel Deneken.

Un an après son élection à la présidence de l’Unistra, le 13 décembre 2016,
Michel Deneken est conforté par la décision du TA. PHOTO DNA – Laurent Réa

Un an après son élection à la présidence de l’Unistra, le 13 décembre 2016, Michel Deneken est conforté par la décision du TA.  PHOTO DNA - Laurent Réa 
C’est un président de l’Université de Strasbourg rayonnant qui a fait part des attendus du tribunal administratif qui a rejeté, hier matin, la requête du Snesup-FSU. Le syndicat avait soutenu le 30 novembre dernier que « l’engagement ecclésiastique de M. Deneken s’opposait à son élection eu égard au principe de neutralité du service public ».

Le tribunal a rendu une décision sur la forme – « la conformité de dispositions législatives à des principes constitutionnels ne saurait être contestée devant la juridiction administrative » – mais également sur le fond. « La condition d’ecclésiastique n’est pas incompatible avec la fonction de professeur. C’est cette fonction qui conditionne l’éligibilité du président d’université », rapporte Michel Deneken. Une victoire totale pour celui qui savoure ces quelques lignes parmi les quatre pages du jugement : « Le tribunal écrit que j’étais éligible aux fonctions de président d’université et que l’état d’ecclésiastique ne constitue pas en lui-même une manifestation ou un comportement qui établirait une incompatibilité à l’élection à ces fonctions ». Et d’insister sur le mot « comportement » dans le lequel il voit une forme de réponse aux attaques lancées (DNA de jeudi) par le Snesup-FSU et quatre autres organisations syndicales – qui ne représentent pas cependant l’ensemble des syndicats – contre le président de l’Unistra à qui ils reprochent « de mêler étroitement ses fonctions de président d’université aux missions pastorales ».

Une indépendance garantie par le rectorat

Revenant sur ces accusations, Michel Deneken explique, notamment, que la phrase qu’il avait prononcée en tant que théologien et président d’Université lors d’un forum bioéthique « a été coupée de son contexte ». Il évoque également « une maladresse » de l’association qui l’avait invité à célébrer une messe en indiquant sur une affiche son titre de président d’Université.

Pour Michel Deneken, ceux qui l’attaquent sur ses missions pastorales « en affirmant des choses fausses » ont « une opinion de la laïcité moins ouverte que d’autres… Cette opposition vient de mon élection, avec un beau score sans appel, dans une Université de Strasbourg tolérante ». Et d’affirmer encore que « l’opinion est libre… Le dimanche, certains vont aux champignons, moi je pratique ma foi à ma manière ».

Michel Deneken a reçu hier soir le soutien de la rectrice Sophie Béjean venue « rappeler le droit et le rôle du rectorat qui est de contrôler le respect de la loi. Le service public de l’enseignement supérieur est un service laïc et on doit s’assurer que l’indépendance et la liberté des enseignants et des chercheurs sont respectées, protégées de toute emprise politique, économique et religieuse. Cette indépendance est garantie par les institutions de l’Université, de l’État que je représente », a souligné la rectrice qui s’est « réjouie » de la décision du TA qui a « complètement tranché. Le président a été élu en pleine éligibilité ».

Mais le Snesup-FSU peut encore porter la décision du tribunal devant la cour administrative d’appel. « La question de la compatibilité d’un engagement ecclésiastique effectif et revendiqué publiquement, exercé concomitamment avec un mandat de président d’un établissement public d’enseignement supérieur reste entière », estime Me Stéphanie Herin, avocate du Snesup-FSU. Et Pascal Maillard, secrétaire national du Snesup-FSU, de poursuivre : « Le tribunal ne se prononce pas sur les entorses au principe de neutralité. Ce point ne relève pas des compétences du TA mais certainement de mesures administratives que les autorités de tutelles sont habilitées à prendre ». La hache de guerre n’est pas enterrée.